Temporaire

3e PAGE APRÈS LE SOLEIL
Une installation vidéo de Theodore Ushev présentée par la Cinémathèque québécoise et l'Office national du film du Canada.
PALIMPSESTE : Nom masculin (du grec ancien palimpsêstos, « gratté de nouveau »). Manuscrit écrit sur un parchemin préalablement utilisé, et dont on a fait disparaître les inscriptions pour y écrire de nouveau. [...] À cause de cette méthode, utilisée surtout au Moyen Âge, plusieurs écrits ont été momentanément ou irrémédiablement perdus.
À l’origine, trois livres: un guide pratique, un ouvrage de référence, un recueil de récits fondateurs de la culture occidentale.
Plus simplement : le catalogue d’un festival de films, un dictionnaire, la Bible. Trois ouvrages dont la matérialité est rendue obsolète par la dématérialisation numérique.
Dans un geste libérateur - s’agit-il d’un gaspillage sacrilège ou d’une agressive entreprise de récupération ? - l’artiste et cinéaste Theodore Ushev a recouvert les pages de peinture, masquant les mots et brouillant les signes pour créer trois films sur la base de ce matériau, générant ainsi un autre sens, un autre mouvement, une autre énergie...
Nous voici au cœur d’un acte de création par la destruction, au milieu d’un puissant défouloir artistique constitué de trois animations abstraites qui se déploient sur autant d’écrans, le tout porté et structuré par une musique originale d’Ana Sokolovic. Entre les trois livres cérémonieusement présentés et cet amas de pages barbouillées déposées au milieu de la pièce, il y a l’action de l’artiste. Il y a, aussi, le dispositif technique du cinéma qui donne vie à la matière. Commentaire sur la fragilité de la culture, 3e page après le soleil réactualise la notion de palimpseste.
Marc Bertrand
Producteur
ENTRÉE LIBRE
THEODORE USHEV
Né à Kyustendil, en Bulgarie, en 1968, Theodore Ushev est diplômé de l’Académie nationale des beaux-arts de Sofia. Il se fait d’abord connaître comme affichiste dans son pays d’origine avant de s’installer à Montréal en 1999. Rapidement, il acquiert ici une réputation de cinéaste d’animation prolifique et doué, grâce à des films comme L’homme qui attendait (2006) et Tzartitza (2006).
En 2006, il amorce une trilogie remarquée sur les relations entre l’art et le pouvoir : Tower Bawher (2006), bientôt suivi par Drux Flux (2008), puis par Gloria Victoria (2013). En parallèle, il réalise plusieurs courts métrages qui prennent pour sujet des artistes - cinéastes dans leur rapport au monde : Les journaux de Lipsett (2010), son film le plus connu, primé à 16 reprises, Rossignols en décembre (2011) et Joda (2012). Fasciné par les nouvelles plateformes de diffusion, il réalise des films pour Internet (Vertical, 2003), les téléphones portables (Sou, 2004) et un vidéoclip (Demoni, 2012). Aujourd’hui, Theodore Ushev présente 3e page après le soleil, une installation dans laquelle il explore un nouvel espace et propose une réflexion cinglante sur le destin des livres.
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